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HANDS SCARRED FROM MURDER

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NAO

SAOIRSE

21 ANS

BLACK

Il était plus simple de le penser malade que sincère. Plus aisé de croire qu'il mentait plutôt que de croire au véritable monstre de cette histoire.

Malgré la douleur qu'insufflait son existence, Hiraeth n'avait pas toujours été cet individu vicieux, celui qui se complaisait dans la mort et la destruction. Non. Pour ainsi dire, les premières années de sa vie avaient été celle d'un enfant choyé par ses parents, celle d'un gamin qui ne manquait de rien et ne présentait aucune carence affective. Moira Black aimait son fils, pleinement. Elle l'avait bien éduqué et surtout l'avait sur-protégé jusqu'à ce qu'il soit en âge d'apprendre seul, de se défendre seul. Cependant, tout le monde sait bien que les choses vont et viennent, que les temps changent. Nao grandissait, laissant son innocence et son insouciance de côté, ne laissant dès lors plus qu'une expression d'affliction et d'oubli prendre du terrain sur son doux visage. Il possédait cet air de ceux qui ont tout perdu, de ceux qui sont gagnés par la folie, de ceux qui n'ont plus envie de se battre contre leurs démons. Si Moira Black expliquait les choses comme étant les symptômes on ne peut plus normaux, toutefois transgressif de l'adolescence, Fritz quant à lui s'inquiétait de ne plus voir son gosse rayonner.

ONE WHO DEVIATES FROM NORMAL OR ACCEPTABLE BEHAVIOR

A THREATENING FORCE

BORN OF CHAOS AND WANTING

Tout le long de l'éducation de Nao, soit dit en passant largement assumée par la mère de famille, on lui avait apprit à donner. Faire don de son temps, don de sa bonté pour aider les autres, posséder le don de pardonner, d'être indulgent envers autrui.

-Donnes et tu recevras en retour mon fils, lui disait-elle d'ailleurs bien souvent.

Mais au final, il avait tant donné, tant excusé, tant essayé de comprendre sans rien recevoir, que c'est lui qui avait fini complètement écorché. D'ailleurs, Fritz Black le savait très bien : il savait que son fils n'irait pas contre les presque tyranniques volontés de sa mère et resterait pour ainsi dire, le gosse sans histoire, sans ennui. Cette pensée était juste tout autant qu'elle était erronée. Dieu sait combien de fois il avait voulu se soulever contre le mal qui l'affligeait, l'éradiquer, le dénoncer. Pire encore, dieu sait le nombre de reprises auxquelles il a hurlé sa souffrance, tout raconté, tout craché face à son incrédule géniteur sans rien récolter.

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De toute évidence, Fritz Black était effrayé à l'idée de faire face à la réalité ; tétanisé à la seule pensée que son enfant disait vrai. Comprenez bien qu'accepter les choses telles quelles étaient vraiment revenait ni plus ni moins à tout changer, tout repenser, tout reconstruire. Le changement l'angoissait davantage que les horreurs énumérés par son môme...Et ce, à tel point qu'il préférait le penser malade que complètement sain d'esprit. Sans pourtant ne l'avoir jamais ébruité, Nao savait très bien que son cher père ne le croyait qu'à demi-mot, et ne voyait en lui qu'un adolescent en pleine crise identitaire qui cherchait à centrer l'attention sur sa personne. Saoirse savait d'autant plus que, derrière sa tendre et conciliante façade, sa vipère de mère devait lui bourrer le crâne d'atrocités à son sujet : dépeint comme un jeune homme fragile, manipulateur, expert en tromperies et en délires de persécution. La vérité était qu'ici, le faux monnayeur, ce n'était pas lui mais bien elle. Cette femme dévouée qui, par chance, avait épousé un homme que tout avait toujours réussi : sa carrière, ses biens immobiliers et puis sa famille. En définitive Moira Black était de ces femmes qui, bouffées par leur trop plein d'ego et d'amour propre, se complaisent dans la déchéance des autres, aiment avoir le contrôle sur autrui et s'érigent un temple de gloire et de louanges en réussissant à faire tourner le monde autour d'elles..

Bien évidemment, son rejeton n'y avait pas dérogé. 

Mutilé, humilié, traité non pas comme un homme à son égal mais comme un objet. Et puisque de toute évidence ses parents étaient la dernière rempart qui le séparait si durement de la liberté, il décida d'en finir, de les achever. Nao Black était mort avec les siens. Hiraeth Hemsey quant à lui était plus déterminé, plus fou et en colère que jamais. 

Ainsi il était né, pour la deuxième fois.

Derrière ce qu'elle a voulu véhiculer, derrière cette image de la mère aimante, soucieuse et faite pour diriger un foyer, Moira avait une case en moins et ça, personne n'en avait jamais été réellement témoin. Son mari, toujours prit par le travail lui cédait ce qu'elle souhaitait les yeux fermés.. Il aurait fait n'importe quoi pour que son épouse soit satisfaite, qu'elle ne manque de rien. Après tout, il en allait de l'image de sa famille et de son rôle d'époux que d'offrir ce qu'il y avait de mieux. En revanche Fritz Black n'était pas prêt pour faire face à la réalité telle quelle était vraiment.. Ce genre de choses n'arrivaient pas; c'était tabou, c'était laid, et plus encore, c'était impossible que ça se passe là, juste sous son toit. Pourtant, les signaux étaient là : non seulement la détresse de Nao doublait d'intensité un peu plus chaque jour mais il avait aussi pu noté l'intransigeance et la possessivité  grimpantede sa femme à l'égard de ce dernier. Mais cela n'avait pas suffit, et pour résultat il en avait lui aussi payé les frais.

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NOBODY BELIEVED HIM

BUT

MR. SMILE KNEW EVERYTHING

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En regardant loin dans le passé, les vices cachés de Moira Black n'étaient définitivement pas le fruit d'un mauvais hasard. Ayant elle-même été sous le joug d'une enfance troublée dont la sévérité de ses parents y avait pour beaucoup joué, Moira Sue Lopper, de son nom de jeune fille, avait en grandissant prit pour habitude de ne pas subir mais d'agir, d'anticiper, d'influencer et de manigancer. Même après avoir rencontré Fritz, même après l'avoir épousé et donné vie à leur progéniture, elle n'avait jamais cessé d'être l'épicentre de son propre monde. D'apparence particulièrement douce et laissant dans son sillage l'impression d'une femme oeuvrant de toute son âme pour le bien-être du cocon familial, il n'en était en réalité rien. La résilience de ses propres chocs et de ses autres souvenirs douloureux avaient fini par la pervertir.. La réalité était que ce qui l'avait poussé à être aussi dure et intransigeante envers son enfant n'était rien d'autre qu'une projection de l'amour malsain qu'elle se portait envers elle-même. Oui, elle s'aimait démesurément au point de trouver en Nao quelque chose de plus beau encore que tout ce qu'elle avait connu jusqu'alors. Plus sublime encore que ce qu'elle pensait être. Il venait du même sang et de la même chair à la différence que lui était si.. pur. 

Elle l'aimait tellement que les mots pour le lui dire n'avaient pas suffit.

Alors oui, il manquait définitivement une case à Moira Black, c'était à elle de se faire aider, de se faire soigner, et pas l'inverse. Pourtant c'était bel et bien son fils qu'elle avait sciemment envoyé dans les pattes des premiers praticiens qui se présentaient. Et au final, en dépit de son désarroi et de son malheur le plus total, cela l'arrangeait qu'il soit dans l'incapacité de parler. Ou non.. Ce qui l'arrangeait encore plus était le fait qu'il remette la faute sur le dos de monsieur sourire. Monsieur sourire était la cause de ses maux, monsieur sourire était la transfiguration du mal qui le frappait. Meurtri à ce point, Nao avait fini par être persuadé que cette Chose existait.. À tel point que même sa mère eut finit par y croire à son tour.  Genèse d'une folie partagée :

Mère et fils complètement dysfonctionnels.

Mère et fils complètement erronés. 

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