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perspectives

art is just a matter of perspectives

 BOTTICELLI 

 PRIMAVERA

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01

A défaut de n'avoir pu devenir artiste, aujourd'hui Marlowe fait des oeuvres à partir des corps qu'il démantèle sans le moindre effort, ne trouvant peine à disposer sa touche de poésie entre les viscères de ses victimes. On peut dire que quelque part il s'agit de sa signature, de sa marque à lui.. Semblable à personne, le wendigo, en dépit de sa rage folle, contemple le garçon d'autrefois qu'il retient en otage, et se délecte de son art. Et jamais la bête ne fut aussi heureuse de passer l'éternité avec quelqu'un. Marlowe était tout et rien, dépité et suicidaire, sadique et sanguinaire, impitoyable et loin d'être humain. Ses sombres desseins avaient tout pour lui plaire. 

 

Désormais, lui et le wendigo ne formaient alors plus qu'un.

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Où s'élançait en pétillant;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

02

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Il voyait l'art comme un moyen de s'exprimer.

Il considérait la peinture comme une matière rare.

Il caressait les toiles avec autant de désir et d'intérêt qu'un corps que l'on chérirait.

Il pouvait décrypter les plus beaux trésors décelés par certains traits.

Il jouait toujours avec  ses idées, les transformaient, puis les laissaient s'échapper pour les rattraper au vol ; il les irisaient de son imagination.

Il pensait que les plus grands mystères de ce monde était ce qu'il y avait de visible aux travers des représentations graphiques.

Il aimait toute forme d'art car ça lui semblait bien plus réel que la vie.

Il se plaisait à se dire que ses dessins le représentaient véritablement : pour lui, nature ou modèle ne sont que l'accident, l'occasion qui se présente. Ce n'est pas lui que le peintre donne à voir, c'est bien plutôt le peintre, qui sur la toile colorée, se donne à voir lui-même. 

Il était fou de ce simple plaisir, de cette éloge à la folie et à la frivolité.

La toile était sa muse, une déesse qu'il idéalisait, vêtue de fantaisie, la robe tachée de vin et enguirlandée de lierres, dansant comme une bacchante par dessus les collines de la vie et se moquant de Silène pour sa sobriété.

​

Marlowe était un amoureux transit.

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