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smells blood

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smells blood

D’abord il y eut le crash, ensuite vint la peur d’une mort violente. L’isolement dans la montagne, les avalanches, le froid extrême. Et cette faim qui essore les boyaux. Enfin, l’ultime effroi, celui qui lui présenta comme dernier recours le cannibalisme, et l'entraîna tout droit aux Enfers.

IT WAS LIKE, AT THIS MOMENT, HE FULLY ACCEPTED CHAOS.

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"Je me souviens de l'impact comme si c'était hier. 

Je me souviens du tout premier choc, lorsque l'aile droite de l'appareil percuta un premier pique;  je me souviens aussi de l'affolement que cette secousse avait provoquée. La terreur sur le visage de mes camarades et l'indifférence sur le mien. Pourtant, au centre de cette tragédie, la chose dont je me souviens le plus, c'est ce silence assourdissant lorsque je sorti de la carcasse de l'avion, le masque encore greffé au visage. Le panorama était incroyable. Il neigeait dehors.

 

En réalité, en montant dans ce vieux tas de rouille, j'avais eu ce pré-sentiment que quelque chose allait se passer.. Pourtant j'étais monté dedans et il était hélas trop tard pour m'en échapper. 

Je devais garder ce boulot, je devais montrer de quoi j'étais capable. Jamais je n'aurais pu refuser une telle mission qui m'était confiée. J'avais besoin de cet argent plus que tout. De plus, la faiblesse d'esprit me déplaisait, à tel point que même lorsque l'avion tua la moitié des nôtres, je cherchais encore à faire face et à rationaliser. Sans doute devais-je m'estimer heureux d'être en meilleur état que mes amis qui eux avaient des membres cassés ou même sectionnés. Moi, le petit nouveau, je m'en suis sorti avec quelque égratignures tout au plus, mais sans doute avais-je réalisé trop tard que le Mal était bien plus profond qu'une simple entaille faite dans ma chair. 

Reclus là-haut sur ces montagnes, je n'avais plus d'autre choix que de survivre, coûte que coûte; et dieu sait que le jeu de la survie est affaire d'égoïsme. C'est ainsi que dès les premiers jours, je fus contrains de me nourrir de ce que je trouvais : de la glace en bloc, des plantes qui par chance poussaient ici...Morts d'hypothermie ou de malnutrition, l'équipe presque toute entière avait été décimée. Il ne restait que moi et quelques autres passagers. Cependant, la partie était loin d'être terminée car je savais intimement que nous étions encore trop nombreux pour le peu de vivres qu'il nous restait. De plus, les conditions météorologiques ne nous permettant pas de s'éloigner trop loin, je dû me résoudre à devenir ce prédateur, cet homme infâme qui est prêt à ôter la vie des autres pour sauvegarder la sienne. Je refusais catégoriquement de mourir. Et même si ma vie ne valait pas plus que celles de mes confrères, cela ne m'a pas empêché de tuer ceux qui tentaient eux aussi de ne pas crever. Il n'y a pas une seule seconde sans que leur visages implorants et larmoyants ne traversent mon esprit. J'entends encore leurs cris et leurs supplications. Puis, enfin vient le silence, le soulagement, cette libération. Je suis encore vivant.  Mais à quel prix? J'ai sacrifié des innocents,  je me suis jeté comme un animal affamé sur les corps glacés des miens.

C'est pourquoi maintenant j'ai compris que Dieu m'a puni pour mes pêchés en m'envoyant aux côtés d'Hadès, m'offrant cette apparence hideuse et cette soif incisive de chair. J'étais damné, maudit, et ce pour l'éternité."

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WHAT TRULY HAPPENED THAT DAY

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