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지옥

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L'ENFER

C'EST

LES AUTRES

- SARTRE

"Je jette un regard sombre sur mon avenir. Quand j'y repense, ma mère n'est plus la seule à avoir peur maintenant. En réalité j'ai toujours eu peur. Au moment de tourner la page, de tout quitter, j'ai eu peur sans véritablement savoir pourquoi. L'adrénaline peut-être? 

Mais, si autrefois dans la rue il me semblait étrange qu'il puisse me rester des choses dont je puisse avoir peur, maintenant c'est pire, mais, j'ai tout accepté, renoncé à tout"

지옥

Fuir son pays natal devenait vital, mais au final, partir ne fut jamais aussi douloureux et éprouvant.

 

La Corée du Nord est un pays dont beaucoup de citoyens rêvent de s'évader mais dont peu y parviennent. Mais, grâce à un 'passeur de frontière' expérimenté Minsu Miyazaki, seulement âgé de seize ans à l'époque, a pu aspirer à partir, connaître la liberté, s'enfuir de cette dictature et de cette répression constante. Lorsqu'il à quitté sa patrie, ayant fait le constat de la vie peu glorieuse qu'il aurait ici, il s'était accordé avec sa famille et avait décidé de les quitter pour pouvoir briller, s'épanouir, connaître la pleine jouissance de la vie. 

 

 

C'était un 14 janvier 2013 que son passeur, se faisant nommé OZ, avait enfin décidé de lui faire quitter les Terres mères. Malheureusement ce fut loin d'être une délivrance pour Minsu.. Ce fut même tout le contraire : le début de son calvaire. Censé poser bagages à Séoul, il n'arriva jamais à bon port mais eut la malchance d'être expatrié à des kilomètres et des kilomètres de là : en Angleterre. Un peu loin n'est-ce pas? Il s'y retrouva seul, sans la maîtrise de la langue, sans personne pour l'aider, sans un seul sous et surtout, avec un statut de réfugié. Sans doute passa-t-il des mois entiers dans la rue, mais ça, il ne l'avouera jamais. Alors, par miracle ou par malchance, cette précarité prit fin grâce à un couple de bourgeois, les Borogova. Tout deux cherchant quelqu'un qui pourrait faire les tâches quotidienne à leur place, et ce à petit coût. Ainsi, pour eux il s'agissait d'un gain de temps et d'argent que d'embaucher Minsu. Et pour l'adolescent, il s'agissait d'une occasion rêvée : il allait enfin être logé, nourrit, instruit. 

 

En somme, la vie semblait enfin lui sourire et il avait la ferme ambition de gagner suffisamment de cette activité chez les Borogova pour pouvoir aller s'installer en Corée du Sud. Mais visiblement l'heureuse destinée n'était pas rangée de son côté. Si les premiers mois furent aisés pour lui, Minsu fut bien vite frappé par les sévices et les dérives de ses supérieurs. Cela commença par des tâches plus ingrates, parfois des tâches nocturnes, cela se perpétra par des demandes étranges qu'il avait l'habitude de refuser avant de ne changer d'avis face aux menaces et aux rappels à l'ordre de Madame Borogova. M'enfin, si seulement ça avait pu en rester là... Il n'en fut rien. Le 4 octobre 2013, lorsque Friederich Borogova rentra enfin de voyage d'affaire après  plusieurs mois d'absence et ayant eu vent des nombreux refus de l'adolescent envers sa femme, ce dernier, hors de lui, entra dans une colère noire qui alors, n'eut jamais cessée de croître. Suite à cette altercation, on lui enleva tous ses papiers d'identité, on lui retira l'accès aux livres, on lui confisqua son cellulaire et on vint même jusqu'à l'interdir à sortir de l'appartement. Si au début Minsu faisait tête à ces nombreuses répressions, la dite rébellion ne dura guère longtemps puisque F.Borogova lui rappela que sans lui il n'était plus rien, qu'il retournerait à la rue et que pire encore, il avait le pouvoir suffisant de le dénoncer aux autorités puisqu'il n'avait plus de papiers et qu'ainsi il retournerait en Corée du Nord à la case départ... Comme si cela ne suffisait pas, F.Borogova lui fit même la promesse qu'il se vengerait sur sa chère petite famille.  Minsu n'avait plus d'échappatoire. Si il montrait une once de résistance, il en mourrait, son entourage aussi. Alors il était devenu une sorte d'esclave des temps modernes, incapable de s'échapper cette fois. Condamné à vivre ainsi, en subissant des violences verbales mais également des violences physique.

"Ma vie s'effondre, et elle ne vaut pas très chère pour ces gens là. Je suis une chose pour eux, ni plus ni moins. Une chose qui n'avait qu'un seul objectif : répondre à tous leurs désirs. Je suis leur esclave et je ne vois aucune issue possible."

 

Son quotidien est ponctué par les coups et les menaces constantes. Cela fait bientôt cinq ans qu'il vit ainsi, docile et exploité, envisageant bien souvent de mettre un terme à cette existence de souffrance. 

1825

JOURS D'HORREUR

DEPUIS LE TEMPS. MÊME LE MONDE À OUBLIÉ MON EXISTENCE

"Je suis enfermé. Volontairement isolé, humilié, sans la moindre justification. Je perds toute notion de temps car cela fait longtemps que je n'ai plus vu la lumière du jour, longtemps que je ne connais plus que le désamour.

Vivre en ces lieux maudits, manquer d'air, de liberté, ce n'est définitivement pas la vie que je pensais expérimenter."

Parfois, à travers la fenêtre il peut sentir le vent, douce accalmie, caresse paisible de la vie. Et il prends conscience.. Il se rend compte que sa vie d'avant n'est plus qu'un souvenir qui s'évapore, comme les restes d'une averse sur un bout de tôle rouillée.

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Douche gelée, couteau et acide chlorhydrique;

Depuis cinq ans Minsu est livré à temps plein à la perversité de ses bourreaux. Après s'être occupé du ménage, des courses, il est assigné, comme une vulgaire bête, à dormir sur un tapis de sol avec un blouson pour couverture. Il est bien souvent privé de douche et de toilettes.. Le pire fut sans doute ce soir d'hiver où, comme si ce n'était déjà pas assez, on l'obligea à prendre une douche glaciale, fenêtre ouverte. "Comme des centaines d'aiguilles". Quelques jours plus tard, les Borogova, pour se rattraper, dirent-ils, lui laissèrent le choix entre une autre douche gelée ou une brûlure, ce à quoi il répondit presque naturellement en tendant docilement son avant-bras sur lequel Elena.B posa un couteau chauffé au préalable sur une plaque électrique. Un autre jour, on le frappa avec un manche à balai, lui assénant plusieurs coups. Puis, à cela s'ajouta plus tard le goulot d'une bouteille d'acide chlorhydrique se retrouvant plaqué vers le bas de ses reins accompagné d'un couteau de vingt centimètres sous la gorge. Et bien d'autres encore. 

Mais ce n'est rien. Il lâche prise. Il a l'habitude.

"Je me rappelle de mon nom, de mon prénom, de ma date de naissance. Mais en réalité.. Même un zombie serait plus vivant."

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"L'homme est censé naître libre et égal à son prochain. Alors pourquoi ai-je toujours dérogé à cette règle?"

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MONDE FERMÉ. BLESSURES OUVERTES

"J'ai vu le visage de la Mort, regardé profondément dans ses yeux. Ressenti son contact glacé et entrevu l'autre côté.

J'ai perdu ma chaleur comme si elle avait définitivement quittée mon coeur.
Entendu le sol sous moi se dérober, comme si tout mon monde s'effondrait.

En ouvrant mes bras, je me suis rendu à mon destin. Je sais que mon heure est proche.. La mort n'est jamais en retard.

Tout est si calme ici. Pas de panique, pas de conflit.
Mais au final la mort m'a donné un dernier regard, puis a soupiré avant qu'elle ne me repousse à la vie."

Il y a déjà bien longtemps que Minsu Asahina devrait être mort. Mort sous les coups, mort de fatigue, mort pour cesser de vivre ainsi. C'est sa volonté qui l'aide à survivre.

Lorsqu'on regarde de près, au final et depuis toujours, Minsu Mischa Asahina n'a jamais été le genre à se laisser abattre. Encore moins par les autres. Oui, en dépit de son épuisement moral et physique et de son envie d'en finir avec cette misérable existence, il ne désire qu'une chose : sortir de cet enfer, prendre une revanche sur sa vie. 

HE'S A CRYBABY. BUT NOT ONLY

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