Deuxième né des Solf, Ramsès est ce qu’on appelle plus communément un vilain petit canard. Voyez, il sort de l'ordinaire. Enfant, Ramsès avait déjà un caractère bien affirmé et remettait à sa place toute personne qui réprimandait ses frères et sœur, malgré tout, il lui a toujours été difficile de trouver sa place au sein de la fratrie. Car il n'est pas évident d'être le deuxième. Bien plus jeune que Salina et à l’inverse plus âgé que les jumeaux, il lui avait toujours été compliqué de tisser des liens.. De plus, l'imperméabilité de son aînée avait toujours empêché toute relation de confiance.

Et cela empira lorsque le garçon âgé d’à l’époque dix ans se découvrit une sensibilité particulière aux choses et aux personnes qu'il touchait. Il ressentait absolument tout, le pire comme le meilleur ce qui, soyons honnêtes, était dur à supporter pour un enfant aussi jeune. Bien que la relation avec ses parents soit distante, sa mère lui offrit une paire de gants pour le protéger de cette hypersensibilité. Des gants qu’il ne quittait presque jamais. Cette faculté, encombrante qu’elle était, n’était en réalité la plupart du temps que le miroir de ses propres émotions. Pour lutter contre ce qu’il appelait être ‘son enfer personnel’, Ramsès s’éloigna des siens, enfouissant son effroi sous un amas de sarcasme et d'auto-destruction par le biais de l’alcool ou du sexe. Ce don est peut-être une bénédiction pour certains, mais pour lui il n’est rien d’autre q’une malédiction, un châtiment. Bien que son assurance et son mental d’acier réussissent encore à ce jour à lui faire garder les pieds sur terre, sa carapace n’est pas sans failles. Ramsès hurle, Ramsès pleure, Ramsès fait des conneries, Ramsès s'excuse. Mais Ramsès ne parvient pas à se défaire de ses démons.